Né en 1959,
Vit et travaille en Bretagne, dans les Côtes d'Armor, à Dinan.
Benoît Mercier est surtout connu pour ses sculptures monumentales en métal cintré et son dessin enlevé à l’encre. Dans un terreau de sculpture, dessin, peinture et gravure, son œuvre artistique cultive un même leitmotiv: « Quel lien entretenons-nous avec le vivant, avec la Création? » Danse et combat? Amour et haine? Violence et tendresse?
Son travail parle de rencontres à même de nous interroger sur notre place d’humain dans la nature, et celle que nous laissons à l’altérité. Et c’est à l’essence des êtres et des choses que son travail se situe. Aussi tend-il vers une forme de dépouillement, un silence permettant l’expression de l’intime. Ne restent parfois que quelques traits dont l’expressivité tient à la qualité et la justesse de leur déroulé. Ligne sous forme de silhouette en sculpture, simple trait de pinceau en dessin, la diversité des médiums employés traduit l’universalité de cette quête. Quels liens saurons-nous renouer avec le vivant, avec l’humanité, par l’entremise ce cette simple ligne que son travail déploie?
Comment révéler ce qui est tapi au cœur des choses ?
C’est par la question de l’altérité que l’œuvre de l’artiste Benoît Mercier tente de sonder l’intériorité. Par des mises en relation et des dialogues, elle ouvre un espace où pourra se révéler l’indicible qui habite au cœur.
L’altérité est partout. Les rencontres font la richesse du vivant, de la nature et de l’humanité. L’œuvre de Benoît Mercier propose des rencontres. Rencontres de sujets, lorsque deux personnages s’envisagent. Rencontres d’éléments, comme la vague venant caresser le sable. Rencontre d’éléments plastiques, quand les traits dialoguent dans l’espace de la feuille. Entre douceur et violence, entre tendresse et rudesse, il sonde ce qui nous meut au plus profond de l’être.
La sculpture, la peinture, le dessin et la gravure dans les œuvres de Benoît Mercier forment le terreau dans lequel il investit sa recherche. Deux notions essentielles y sont déployées.
D’une part la notion d’espace. Ouvrir l’espace pour laisser respirer, rendre possible l’émergence de l’intériorité. Aussi, son travail porte une attention fine au rapport entre le plein et le vide. Il crée une tension qui est source de vitalité, le vide se révélant alors habité. Les œuvres picturales sont contrastées et souvent dépouillées, les noirs et les blancs se répondent, l’ombre côtoie la lumière. Les formes sont ouvertes offrant au regard des passages. Les peintures ouvrent également la profondeur, dans une recherche subtile des couleurs. Les œuvres sculpturales présentent des formes courbes, souples, enveloppantes réalisées avec des tôles de métal découpées et cintrées. Le volume occupé par les vides prend alors corps, les tôles délimitent et ouvrent un espace intérieur. Un matériau rigide pour des formes souples, un contraste fort qui exprime une dualité marquée, vivifiante. Entre masculin et féminin, son œuvre sonde un chemin d’ouverture.
D’autre part la notion de fugacité. Elle traduit la fragilité de l’altérité lorsqu’elle touche à l’intime. Cette fugacité s’exprime dans un travail de spontanéité du geste, subtil équilibre entre lâcher prise et maîtrise. Le pinceau permet d’allier vitalité et justesse, débusquant l’instant de la révélation de l’œuvre. Un moment d’évidence, non contrôlé. Les œuvres sculpturales, quant à elles, commencent toujours par un travail avec des maquettes en papier, ébauches rapides permettant d’accueillir l’inattendu, mais aussi travail dans la répétition qui permet de creuser plus profond pour débusquer le non vu, l’invu, chemin vers l’invisible. Un surgissement des profondeurs où coule la sève de la vie.
Et si l’altérité était un moyen de découvrir les trésors de la Rencontre?